Arrivée de Argawaen

La rousse acquiesca aux paroles de l'homme de main et posa un regard perplexe sur la charette où était transportée le Dehuit Malemort. La guerre faisait décidément bien des dégats. Elle ne pouvait décidément pas lui refuser cet entretien, après qu'il ait fait toute cette route dans cet état pour la voir. Elle n'en avait de toute façon pas envie, l'homme était son presque cousin et c'était donc un plaisir pour elle de le revoir malgré les circonstances. Elle aurait ainsi l'occasion d'apprendre un peu à le connaître, peut-être. Les pieds plantés dans le sol, elle observait l'homme se redresser. Il lui rappelait vaguement quelqu'un à ainsi se démener pour se relever malgré ses blessures.

- Il vous est accordé, bien entendu.

Elle ne bougea pas plus alors que ses hommes l'aidaient à se relever pour lui faire face. Elle connaissait cette fierté et si elle s'était avancée pour l'aider, ça aurait été mettre celle-ci à mal. Elle-même détestait qu'on l'aide lorsqu'elle était blessée - et elle l'était souvent, de fait. Elle souhaitait lui laisser sa fierté car c'était là ce qui permettait à un soldat de continuer à se battre pour reprendre l'épée et continuer de défendre ses valeurs.
Nouvelle inclination devant le cousin, plus marquée que celle qu'elle avait accordée à l'homme d'armes.

- Senher Argawaen, mon cousin, je vois que la guerre ne vous a pas épargné vous non plus. Je vous écoute, le travail attendra.

Et la Capitaine de faire un signe au garde qui attendait pas loin, afin qu'il cherche de quoi se mettre assis ainsi qu'une bonne bouteille pour désaltérer les hommes ainsi que leur Seigneur. En attendant, elle se retourna vers le Dehuit Malemort, attendant qu'elle lui expose la raison de sa visite.

[Désolée du retard]

Un léger sourire lorsqu'il parla. Qui aurait-elle épargnée ? Effectivement, elle se souvenait encore de sa blessure très récente qui lui avait coûté son enfant. Les soldats de la Compagnie d'Ordonnance devaient également se souvenir de toutes leurs blessures, qu'elles aient été reçues lors de l'attaque du Ponant sur Limoges, de l'invasion de Thoros ou de la guerre contre le Poitou, ils avaient tous été victimes de la guerre.

- J'étais au courant oui, pour les cours. Nous nous sommes croisés à l'académie d'ailleurs, je m'occupe des cours de tir à l'arc ainsi que ceux du maniement de la lame, avec ma cousine. Enfin si tout va bien...Et si nous avons le temps de l'organiser ensemble.

Et elle écoute la requête de son cousin, attentive à ce qui l'avait mené jusqu'ici malgré son état. Elle comprenait mieux pourquoi il était venu en personne pour lui parler, c'était sans aucun doute mieux pour réussir à la convaincre, même si elle avait déjà entendu parler de lui et qu'elle avait pu se faire sa propre opinion grâce aux différents avis qu'elle avait réuni.
Elle ne comptait pas faire durer l'entretien, puisqu'elle savait qu'il devrait souffrir le martyr, mais elle avait besoin de savoir.

- Avant de vous répondre...Pourriez vous m'expliquer les raisons qui ont conduies à votre bannissement de la Compagnie d'Ordonnance ? J'avoue qu'à cette période je n'habitais pas encore en Limousin & Marche, et je ne sais donc pas ce qu'il s'est passé.